J'ai vu la mort de très près...
Je n'oublierai jamais ce matin du 2 octobre.

La nuit précédente, j'avais bouclé un trail de 70 km autour du lac du Bourget (Savoie) en compagnie d'un ami.
Après le petit-déjeuner, nous avons pris l'autoroute A43, direction la maison, avant d'être pris d'une fatigue incontrôlée.

Lancé à 130 km/h, nous avons fait une sortie de route spectaculaire.
Notre voiture a terminé son embardée dans un champ après plusieurs tonneaux.
Les chocs avec le sol nous ont brusquement réveillés. On hurlait, puis ça été le trou noir.

Nous sommes restés inconscients pendant 15 longues minutes.
Enfin, les pompiers nous ont sorti de là.

Ils pensaient trouver deux macchabées.
Par miracle, on a survécu, mais on était en plein délire.
On ne comprenait ni où on était, ni qui nous parlait…

Victime de ce grave accident de la route, je me  suis fracturé cinq vertèbres.
J'ai dû porter un corset durant trois mois.

À ce moment-là, on pense que ça ne finira jamais.
Qu'on en a pour le restant de nos jours.

Si vous avez déjà vécu un accident, vous savez que nous n'avons pas le temps pour nous lamenter.

Et il faut être extrêmement vigilant avec son état d'esprit.
Très vite et sans qu'on s'en aperçoive, on peut sombrer dans une dépression morbide. 

Dans le monde du sport, tout le monde rivalise d'objectifs...

Que ce soit pour : 

Chacun son objectif et tout le monde essaie de mettre des stratégies en place pour les atteindre.

Et c'est tout à leur honneur. 

Mais ils oublient le paramètre n°1 du sport. 

NE PAS ABANDONNER et AVOIR DE LA METHODE.

Et je l'ai notamment réalisé lors de mon accident.
Ce ne sont pas mes capacités sportives qui m'ont hissé au-dessus du lot.
Ce sont mes capacités cognitives à résister.

Selon les médecins, c'est mon expérience de triathlète qui m'a sauvé.

Je peux dire aujourd'hui que le sport m'a sauvé la vie.
Sans cela, peut-être que je ne m'en serais jamais sorti.